La COVID-19 a provoqué la récession mondiale la plus profonde depuis la Grande Dépression des années trente. Le FMI prévoit une contraction du PIB mondial de 4,4 % en 2020. Les économies avancées devraient chuter de 5,8 % en 2020, les marchés émergents et les économies du développement devraient se contracter de 3,3 % et la croissance des pays à faible revenu devrait diminuer de 1,2 %.
L’année dernière a vu le plus lourd effondrement des revenus par habitant depuis 1870. La Banque mondiale prévoit que d’ici à la fin de l’année 2021, le PIB réel par habitant en Afrique sub-saharienne sera retombé probablement au même niveau qu’en 2007. Une reprise modeste et inégale est attendue en 2021, consistant essentiellement en une récupération de la production perdue.
L’extrême pauvreté est en hausse pour la première fois depuis 1998. Entre 88 millions et 115 millions de personnes pourraient retomber dans une extrême pauvreté en raison de la COVID-19, avec une augmentation supplémentaire de 23 millions à 35 millions de personnes en 2021, pouvant porter le nombre total de personnes vivant dans une extrême pauvreté entre 110 millions et 150 millions. Les plus fortes augmentations sont prévues en Asie du Sud-Est et en Afrique sub-saharienne. Sans une action politique rapide, le taux de pauvreté dans le monde pourrait atteindre 7% en 2030, par rapport aux prévisions de 3% antérieures à la pandémie.
Contraction du produit intérieur brut (2020–2025)
Le chômage augmente dramatiquement. Par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie, les pertes totales d’heures de travail au cours du deuxième trimestre de 2020 ont été de 17,3%, équivalant à 495 millions d’emplois à temps plein dans le monde entier. Les prévisions demeurent sombres pour le dernier trimestre de l’année 2020 avec des pertes d’heures de travail initiales de 8,6%, équivalent à 245 millions d’emplois à temps plein dans le monde entier. Si une seconde vague d'infections au COVID-19 entraînait des fermetures de lieux de travail généralisée, les pertes d’heures de travail pour ce dernier trimestre 2020 pourraient atteindre 18%, équivalant à 515 millions d’emplois à temps plein. Ces contractions affecteront particulièrement le secteur informel en provoquant des niveaux élevés de vulnérabilité des ménages. Près de 80% des 2 milliards de travailleurs travaillant dans l’économie informelle ont été durement affectés par ces réductions d’heures de travail qui ont créé des niveaux élevés de vulnérabilité des ménages. Nombre d’entre eux travaillent dans les secteurs les plus durement touchés comme les services d’hébergement et de restauration, la fabrication et le détail. Les femmes – qui représentent la majorité des travailleurs informels et qui sont sous-représentées mondialement dans ces secteurs – ont été touchées de manière disproportionnée par les pertes économiques.
Heures de travail perdues en raison de la COVID-19
Avant même la pandémie, les tendances économiques étaient inquiétantes avec des signes de crise de la dette imminente dans les pays en développement. Avant la flambée de la COVID-19, 44 % des pays à faible revenu et les moins développés étaient exposés à un risque élevé ou déjà en situation de surendettement. Onze des 25 pays dotés d’un plan de réponse humanitaire (HRP) en 2020 sont exposés à un risque élevé de surendettement. Les transferts de fonds mondiaux, une bouée de sauvetage pour de nombreuses personnes, se sont durement contractés durant la première moitié de l’année mais ils montraient des signes de relèvement au moment de la rédaction du rapport. Les économies en développement en général, notamment les petits États insulaires, ont été profondément affectés par le quasi-effondrement des voyages et du tourisme mondial.
La rapidité de la mise à disposition et du déploiement de fonds internationaux en vue de soutenir les pays en développement sera cruciale pour la création d’un espace fiscal. Le Secrétaire général des Nations unies a appelé à un statu quo de la dette et, en fin de compte, à sa restructuration pour les pays en développement. Les institutions financières internationales (IFI) et le G20 accordent un allègement du service de la dette et ont répondu aux demandes de financement d’urgence mais des insuffisances considérables persistent encore. À ce jour, les principales IFI ont engagé 85,1 milliards de dollars pour des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire pour la réponse à la COVID-19, sans compter deux lignes de crédit souples à grande échelle pour le Pérou et la Colombie. La majorité de ces fonds sont des prêts (93%), renforçant la pression de l’endettement. Environ 9% (10,1 milliards de dollars) du financement de la réponse à la COVID-19 ont été attribués à des pays à faible revenu.
Contraction économique
Informations complémentaires
Source: IMF
Source: World Bank
Source: OCHA
Notes
- L’année 2019 est la plus récente année ayant des données disponibles au moment de la publication. Les données disponibles pour une partie de l’année 2020 sont spécifiées.
- FMI Mise à jour des perspectives économiques mondiales octobre 2020 ; FMI, Mise à jour des perspectives économiques mondiales, juin 2020 ; FMI Perspectives économiques mondiales juillet 2009 ;
- Banque mondiale, Pauvreté et prospérita partagée, octobre 2020
- Rapport sur les Objectifs de développement durable 2020, juillet 2020
- OIT Observatoire de l’OIT : COVID-19 et monde du travail, troisième édition 29 avril 2020
- OIT Observatoire de l’OIT : la COVID-19 et le monde du travail, sixième édition 23 septembre 2020 ; Observatoire de l’OIT : La COVID-19 et le monde du travail, troisième édition 29 avril 2020 ; et Observatoire de l’OIT La: COVID-19 et le monde du travail, deuxième édition 7 avril 2020.
- PNUD Déclaration des Nations unies au Comité du développement (Comité ministériel conjoint des conseils de gouverneurs de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international) 17 avril 2020
- FMI - au 30 septembre 2020 - https://www.imf.org/external/Pubs/ft/dsa/DSAlist.pdf
- FMI Mise à jour des perspectives économiques mondiales octobree 2020 ; Banque mondiale, , 22 avril 2020 ; Bustamante, L. Amid COVID-19, remittances to some Latin American nations fell sharply in April, then rebounded. Pew Research Center, 31 août 2020
- Secrétaire général des Nations Unies Note de politique : L’impact de la COVID-19 sur la sécuritéé alimentaire et la nutrition, juin 2020, p.3
- PAM, Implications économiues et pour la sécurité alimentaire de la flambée de COVID-19, 6 juillet 2020, p. 15
- Ces chiffres incluent la subvention et les prêts spécifiques à la COVID-19 affectés aux pays à faible revenu et à revenu intermédiaire par le FMI, la Banque assiatique de développement (ADB), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque interéméricaine de développement (IDB) et la Banque islamique de développement (IsDB). L’échantillonnage couvre 123 pays.
- Centre for Disaster Protection COVID-19: Tracking multilateral ODA flows to meet crisis needs (2 septembre 2020) and Funding COVID-19 response (21 septembre 2020) ;Centre for Disaster Protection COVID-19: Tracking multilateral ODA flows to meet crisis needs (2 septembre 2020) et Funding COVID-19 response (21 septembre 2020)
- OCDE L’impact de la crise du coronavirus (COVID-19) sur le financement du développement 24 juin 2020
- Development Initiatives, Coronavirus And Aid Data: What The Latest DAC Data Tells Us.
- OCHA, Plan mondial de réponse humanitaire, Mise à jour de juillet 2020 et FMI Politique fiscale pour une crise sans précédent 14 octobre 2020
- OCHA, Plan mondial de réponse humanitaire, Mise à jour de juillet 2020 ; OCHA, Le coût de ne rien faire : le prs ce l’inaction dans la réponse à la crise de la COVID-19, 10 juillet 2020