La pandémie de COVID-19 a gravement affecté la région de l’Asie et du Pacifique. Le premier cas hors de Chine a été rapporté en Thaïlande en janvier 2020, à la suite duquel la maladie s’est rapidement propagée à d’autres pays de la région. Malgré les strictes mesures prises pour contenir le virus, de nombreux pays sont encore confrontés à de graves flambées et à leurs impacts à grande échelle.
En novembre, plus de 12,1 millions de cas avaient été rapportés dans 39 pays de la région et au moins 222 000 décès étaient attribués à la maladie. Même dans les pays avec moins de cas rapportés, des impacts sévères ont été constatés sur les moyens de subsistance, les revenus et la pauvreté des ménages, la sécurité alimentaire, l’accès aux soins médicaux pour les préoccupations sans lien avec la COVID-19 comme les soins de santé maternelle et infantile, et les préoccupations de protection comme la montée des taux de violence sexiste, et de protection des enfants.
Les Nations unies ont soutenu 15 plans multisectoriels couvrant 27 pour la COVID-19 dont sept étaient inclus dans le Plans de la réponse humanitaire dans le monde. Au total, ces 15 plans font appel à 1,71 milliard de dollars en ciblant plus de 70 millions de personnes. Les plans sanitaires pour la COVID-19 dirigés nationalement faisaient appel à 1,5 milliard de dollars de plus.
La nécessité de maintenir une préparation effective de la réponse malgré les défis posés par la COVID-19 est cruciale en Asie et dans le Pacifique ; cette région reste la plus exposées à des catastrophes dans le monde avec trois personnes sur quatre affectées par une catastrophe vivant dans la région. Au cours des cinq dernières années, près de 800 millions de personnes en Asie et dans le Pacifique ont été affectées par une catastrophe naturelle et près de 50 000 en ont perdu la vie. En outre, plus d’un-quart des conflits dans le monde ont lieu en Asie et dans le Pacifique.
En 2020, 12 plans de réponse humanitaire, plans de réponse pour les réfugiés ou autres plans de réponse internationale coordonnés couvre 10 pays et font appel à un total de plus de 2,8 milliards de dollars ciblant plus de 23 millions de personnes. Au total, 29 pays d’Asie et du Pacifique ont bénéficiés d’un certain type de plan de réponse humanitaire – plus qu’à n’importe quel moment depuis le tsunami de 2004, avec une demande humanitaire totale supérieure à 4,5 milliard de dollars. Malgré ces défis, les pays d’Asie et du Pacifique deviennent de plus en plus des fournisseurs d'assistance ; en 2020, les pays d’Asie ont contribué pour plus de 1,69 milliard de dollars à l’aide humanitaire.
Situation prévue en 2021 et au-delà
Les impacts de la COVID-19 devraient se poursuivre tout au long de l’année et éventuellement au-delà, avec des conséquences à grande échelle pour la santé publique et des impacts similaires sur les besoins humanitaires. Des mises à jour des plans de réponse pour mieux prendre en charge les besoins humanitaires résultant de la COVID-19 sont déjà prévues dans de nombreux pays, notamment l’Indonésie, Papua Nouvelle Guinée et le Népal. De nombreux autres pays seront probablement confrontés à de nombreuses catastrophes composées qui viendront éroder les capacités d’adaptation et éventuellement augmenter le nombre de personnes devant avoir besoin d'assistance humanitaire.
Asia and the Pacific: Overview of appeals (2021)
En outre, un certain nombre de pays, notamment la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’Indonésie, les Philippines et le Timor Oriental, sont identifiés comme étant à « haut risque » de La Niña au début de l’année 2021, qui pourrait provoquer localement des inondations, des glissements de terrain, des dégâts pour les cultures et une augmentation des maladies d’origine hydrique en exacerbant davantage les vulnérabilités déjà élevées et les besoins humanitaires de ces pays.
Évolution des personnes dans le besoin (2020 vs. 2021)
La sécurité alimentaire en Asie et dans le Pacifique devrait se détériorer en 2021 en Afghanistan, au Bangladesh, au Népal, au Sri Lanka, au Cambodge et au Myanmar en raison de la combinaison des chocs climatiques et des défis économiques. Les restrictions d’accès et de circulation et la distanciation sociale continueront probablement et nécessiteront un recours accru à l’assistance à distance et un changement des modalités de réponse comme le recours à des transferts d’espèces mobiles.
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: OCHA
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Afghanistan
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
Quarante années de guerre, des catastrophes naturelles récurrentes, la pauvreté croissante et la COVID-19 dévastent les populations de l’Afghanistan. Les conflits continuent à causer des dommages physiques et psychologiques extrêmes et ont déplacé de force 278 000 personnes au cours des 10 premiers mois de 2020. Et même après le début de négociations inter-afghanes pour la paix, le 12 septembre 2020, les pertes civiles restent élevées sans aucun signe d'accalmie des combats. Les femmes et les enfants sont affectés de manière disproportionnée et ont compté pour 44 % de toutes les pertes civiles les trois premiers trimestres de 2020. Les établissements et les travailleurs de la santé continuent de subir des attaques et des intimidations par les parties aux conflits.
La COVID-19 a provoqué une baisse des revenus de 59 % des ménages et 17 % des ménages récemment évalués se trouvent dans une situation d’endettement catastrophique, essentiellement pour couvrir les besoins alimentaires et sanitaires immédiats.4 30,5 millions de personnes (celles en phase 2 et au-delà de l'IPC) risquent d’avoir besoin d‘assistance humanitaire si elles ne reçoivent une assistance sociale urgente du gouvernement et des acteurs de développement.
La faim et la malnutrition ont culminé dans l’environnement d’effondrement économique et d’insécurité alimentaire comparable à celui enregistré lors de la sécheresse de 2018-19. Au cours des cinq dernières années, la proportion de personnes en situation de crise ou d’urgence a quadruplé. En 2021, le nombre de personnes qui se trouveront à des niveaux de crise ou d’urgence de crise alimentaire (IPC 3+) est estimé à 16,9 millions, soit 42 % de la population – le cinquième pourcentage le plus important dans le monde.5 près d’un enfant sur deux âgés de moins de 5 ans souffre aujourd’hui de malnutrition aiguë et a besoin d’un traitement vital. La pandémie a également imposé la fermeture temporaire d’écoles en déscolarisant 10 millions d’enfants la plus grande partie de l’année et leur vaste majorité a besoin d'enseignement de rattrapage. Malgré la forte demande de services WASH face à la COVID-19, près des trois-quarts de la population dans les zones rurales n’ont pas accès à une eau salubre, l'assainissement et à des services d'hygiène.
Situation prévue en 2021 et au-delà
On estime à 18,4 millions le nombre de personnes devant avoir besoin d’assistance humanitaire n 2021. Ce chiffre record est presque le double de celui enregistré depuis le début de l’année 2020 (9,4 millions de personnes) et il représente une augmentation de 31 % depuis la révision à mi-année 2020 du HRP (14 millions de personnes). Cette augmentation est due aux impacts sociaux, économiques et sanitaires de la COVID-19, a la forte mobilité transfrontalière, à la montée in spirale de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition ainsi qu’aux déplacements et aux besoins de protection causés par les conflits Les résultats du Cadre d’analyse intersectorielle conjoints de 2021 indiquent que les 34 provinces sont toutes considérées être en situation de besoin sévère ou extrême et que plus de la moitié (19) sont considérées extrêmes.
Les niveaux élevés d’endettement, l’érosion des moyens de subsistance, la poursuite des conflits et les traumatismes psychosociaux répétés ont exacerbé les besoins de protection ; 12,8 millions de personnes auront besoin d’une assistance en protection. Les femmes sont confrontées à un double risque de charge accrue de soins et de violence sexiste en raison de la COVID-19. Une assistance supplémentaire en protection est nécessaire pour les enfants qui doivent de plus en plus travailler hors de chez eux et qui sont exposés à un risque accru de mariage précoce, d’exploitation ou de recrutement dans des groupes armés. Face aux limites de la protection légale et à l’incapacité croissante de trouver un emploi, de nombreux ménages vivent dans la menace d’expulsion.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
Face au changement des priorités de la réponse pour répondre aux besoins induits par la COVID-19, les priorités non prises en compte en 2020 causeront probablement des besoins plus sévères en 2021, nécessitant une assistance supplémentaire urgente au développement, en particulier sur les sites des déplacements prolongés. Les tensions financières et la peur de contracter la COVID-19 ont eu pour effet la que les services de santé primaire et traumatologie ont été sous-utilisés dans les établissements de santé en en 2020, en causant une détérioration des besoins de santé en 2021. Les acteurs du développement ont retardé le déploiement de l’assistance sous forme de filets de sécurité sociale en 2020, un autre facteur de besoins humanitaires supplémentaires pour 2021.
La situation reste incertaine au-delà de 2021. Les négociations intra-afghanes en cours sont une opportunité de réduire les dommages pour les civils et prendre en charge les besoins humanitaires, l’augmentation de la violence semble dominer toute perspective d’accord de paix. La dynamique régionale et les vagues supplémentaires de COVID-19 anticipées risquent de menacer le relèvement économique souhaité.
Priorités de la réponse en 2021
En 2021, les partenaires humanitaires prévoient d’atteindre 15,7 millions de personnes (71 % des personnes dans le besoin, soit 91 % de la portée prévue). Cette assistance n’a pas été aussi exhaustive ni durable que souhaité en raison des déficits de financement mais elle illustre toutefois la dramatique intensification des activités pour répondre aux besoins, nouveaux et exacerbés, dus à la COVID-19. Les limites des financements ont imposé une priorisation plus stricte d’une assistance vitale et d’activités à moindre coût et à large portée comme la communication sur les risques, l'engagement des communautés ou la sensibilisation à la COVID-19 au lieu de l’ensemble d’assistance plus intersectorielle envisagée. Les conflits, les difficultés d'accès, l'ingérence des parties aux conflits et les catastrophes naturelles nécessitant une flexibilité de la part des partenaires mais les humanitaires ont maintenu leur présence et dispensé une forme d'assistance dans 390 des 401 districts durant le deuxième trimestre de 2020.
Afghanistan : un nouveau début pour les personnes déplacées
L’année 2021 est la dernière année du HRP pluriannuel de l'Afghanistan (2018-2021). Les partenaires humanitaires s’efforcent d’assister 15,7 millions de personnes en faisant appel à 1,3 milliards de dollars. L’augmentation de la portée prévue est grandement due à la forte augmentation du nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë et elle illustre la capacité avérée d’intensification des partenaires humanitaires, sous réserve que des ressources soient disponibles. La réponse continuera à insister sur la nécessité d’élargir le travail fait sur l’obligation de rendre compte (AAP), de renforcer l’importance de la protection contre l’exploitation et les abus sexuels (PSEA) et de renforcer l’inclusion du genre, de la santé mentale et du handicap.
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: Humanitarian Insight
Source: Financial Tracking Service
Myanmar
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
Myanmar continue de se débattre avec des défis humanitaires profondément enracinés. On estime à 1 million le nombre de personnes ayant besoins d’une forme de soutien humanitaire en raison des conflits armés, de la vulnérabilité à des risques naturels ou à la violence intercommunautaire. L’impact croissant de la pandémie de COVID-19 complique davantage la vie des personnes vivant dans des environnements humanitaires dans tout le pays.
Plus de 336 000 personnes au Myanmar sont déplacées internes, dont la majorité dans des situations de déplacement prolongé. Le niveau global des besoins a augmenté du fait de l’expansion des conflits armés dans l’État de Rakhine et dans le sud de l’État Chin. Ces conflits ont causé des pertes civiles et des déplacements supplémentaires depuis le début de l’année 2019, avec plus de 100 000 personnes déplacées déclarées en novembre 2020.
600 000 Rohingya sont estimés se trouver encore à Rakhine – dont 130 000 sont effectivement confinés dans des camps ou des environnements similaires à des camps, mis en place en 2012 – et ne pas pouvoir se déplacés librement. Les restrictions de mouvement limitent sévèrement leur accès à des services aussi essentiels que l’éducation, les soins de santé et les moyens de subsistance, ce qui aggrave leur vulnérabilité et leur dépendance à l'aide humanitaire.
Malgré l’absence d’affrontements importants dans l'État Kachin depuis la mi-2018, près de 96 000 personnes sont encore dans des camps de personnes déplacées qui ont été créés après l’éclatement de combats en 2011. Quelque 40 000 de ces personnes se trouvent dans des zones contrôlées par des acteurs armés non-étatiques qui sont largement inaccessibles aux partenaires internationaux. La situation dans le nord de l’État Shan reste précaire en raison de l'incertitude de la dynamique sécuritaire qui continue à provoquer des déplacements temporaires de civils malgré de plus faibles niveaux que dans l’État de Rakhine. Les civils continuent aussi d’être affectés par des affrontements plus sporadiques dans certaines parties de l’État de Kayin ainsi que dans les zones limitrophes de la région de Bago.
Le lancement de la Stratégie nationale de réinstallation des personnes déplacées et de fermeture des camps de personnes déplacées en novembre 2019 a ouvert de nouvelles possibilités de dialogue sur des solutions durables. Mais des défis importants persistent, tels que l’insécurité et les conflits, la disponibilité limitée de services essentiels dans les zones de retour ou de réinstallation éventuelle, la contamination par des mines terrestres et les problèmes complexes des droits au logement, à des terres et à des biens.
La rapide augmentation de la transmission de cas de COVID-19 dans tout le pays depuis la mi-août 2020 a compliqué davantage une situation humanitaire déjà difficile. L’État de Rakhine a été l’épicentre essentiel avec la région de Yangon qui a enregistré le plus grand nombre de cas. À la fin novembre 2020, quelques 80 000 cas, y compris plus de 1700 décès avaient été confirmés dans tout le pays. Certaines des mesures prises par le gouvernement pour contenir la propagation du virus ont réduit l’accès humanitaire, en particulier dans l’État de Rakhine. Les implications immédiates et à plus long terme de la suspension prolongée dans tout le pays en raison de la COVID-19 sont également inquiétantes, notamment dans les environnements humanitaires.
Situation prévue en 2021 et au-delà
Dans l’État de Rakhine, les conflits et les déplacements devraient rester des facteurs des besoins. L’augmentation des risques de protection persistera pour les populations déplacées et d'autres communautés affectées par des conflits, en particulier les Rohingya apatrides qui resteront affectés par les restrictions de mouvement. Dans les cantons de Rakhine et de Chin, la dynamique des déplacements restera probablement fluide mais avec une tendance à la hausse.
Les conflits et les restrictions de mouvement devant probablement se poursuivre, la portée de solutions durables, volontaires et dignes pour les personnes déplacées et les réfugiés apatrides restera probablement limitée. L’éclatement de combats dans le nord de Shan pourrait continuer à provoquer des déplacements temporaires et à exacerber les vulnérabilités des personnes déplacées et des communautés d’accueil. Le dialogue sur la Stratégie nationale de réinstallation des personnes déplacées à l’intérieur de pays et de fermeture des camps de déplacés restera important mais divers défis devront être surmontés pour permettre des solutions durables dans l’État Kachin et dans certaines parties du nord de l’État Shan. Entre-temps, les déplacements internes prolongés continueront de produire des besoins récurrents dans tous les secteurs.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
Avec l’augmentation marquée de cas de COVID-19 depuis août 2020, les communautés affectées feront face à des défis plus graves dans tous les endroits ciblés. L’accès réduit des Rohingya déplacés et non-déplacés à des soins de santé et d’autres services de base en raison des restrictions de mouvement exacerbera leur vulnérabilité. Les personnes déplacées dans les camps et sur les sites des déplacements continueront à être exposées à des risques accrus de transmission de la COVID-19 en raison de la surpopulation, des mauvaises structures d’assainissement et d’autres facteurs. La réponse humanitaire sera probablement encore compliquée par des contrôles supplémentaires des mouvements et du transport des approvisionnements qui affecteront la dispense d’assistance dans les zones affectées. Avec la poursuite probable de flambées, il sera difficile de trouver comment les enfants pourront reprendre leur éducation en toute sécurité.
Myanmar restera vulnérable à divers risques naturel avec un risque de catastrophes naturelles s’étendant à des endroits non couverts par le HRP. La poursuite du dialogue et de l’engagement auprès de gouvernement et des partenaires locaux sur la préparation de réponses d’urgence restera importante.
Priorités de la réponse en 2021
Le HRP 2021 priorisera la fourniture d’une assistance et d’une protection vitales pour les personnes affectées par la crise les plus vulnérables dans les États Kachin, Shan, de Rakhine, Chin, Kayin et la région de Bago. Il prévoit des activités de réponse ciblées et de prévention liées à la COVID-19 dans des environnements humanitaires. Il cherche à contribuer à des solutions durables aux déplacements internes, chaque fois que possible et conformément aux normes internationales en matière de protection. Le HRP cherche aussi à renforcer la résilience des communautés et à contribuer aux efforts de prise en charge des vulnérabilités et des questions structurelles sous-jacentes en partenariat avec les partenaires au développement de la consolidation de la paix. Il comprend des activités de renforcement des capacités nationales et locales en vue de se préparer et de répondre à des catastrophes naturelles et à d’autres situations d’urgence.
Informations complémentaires
Source: Humanitarian Insight
Source: Financial Tracking Service
Source: OCHA
Pakistan
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
La République islamique du Pakistan a subi une série de chocs inattendus 2020 qui ont plongé les plus vulnérables dans des crises aggravées sa possibilité de relèvement et affectant pratiquement toutes les parties du pays.
Les conditions de sécheresse en 2019 ont été suivies d’une situation d’urgence en hiver dans la plus grande partie de l’ouest du pays. La pandémie de COVID-19 et le choc économique qui en suit, associés aux mesures de santé publiques, ont porté un coup sévère aux moyens de subsistance et à l’économie, perturbé l’éducation et aggravé l'insécurité alimentaire. En septembre, le gouvernement a déclaré une urgence nationale suite aux inondations majeures déclenchées par la mousson dans la province du Sindh. Les inondations ont affecté 2,4 millions de personnes et en ont laissé des milliers déplacées, vivant dans les rues entourées d’eau et sans accès à une eau salubre ou à un assainissement.
En novembre, le gouvernement a rétabli les mesures de prudence face à une seconde vague d’infections au COVID-19. Ces mesures ont augmenté la tension exercée sur la population vulnérable qui s’est trouvée plongée dans la pauvreté. On estime que 40 millions à 62 millions de personnes sont de manière persistante et chronique vulnérables à l'insécurité alimentaire et exposées à des aléas naturels avec un taux de malnutrition aiguë globale de 17,7 %. Ces chocs affectent particulièrement les femmes et les enfants des ménages désavantagés, les travailleurs domestiques à domicile et les travailleurs journaliers (personnes et familles travaillant dans des petites boutiques et indépendants). Ces groupes vulnérables, en particulier les personnes handicapées, les personnes âgées, les femmes, les enfants et les adolescents, sont exposés à un risque accru de recourir à des mécanismes d’adaptation négatifs. Ces catastrophes répétitives ont également exacerbé les inégalités et la discrimination existantes, en particulier au sein des familles en affectant la santé psychologique et physique des survivants.
La République islamique du Pakistan accueille plus de 1,4 million de réfugiés afghan enregistrés et des réfugiés d’autres nationalités ainsi que des demandeurs d’asile sous mandat du HCR. Elle compte aussi quelque 880 000 Afghans détenteurs d’une carte de citoyenneté et un nombre estimé de 300 000 à 500 000 Afghans sans papiers. La plupart des réfugiés résident dans des zones présentant les indicateurs les plus élevés de pauvreté multidimensionnelle. 30 % des réfugiés afghans enregistrés vivent dans 54 villages de réfugiés mais la majorité d’entre sont répartis dans des zones urbaines et semi-urbaines et vivent au sein de communautés d’accueil. Il est crucial d’apporter un soutien à ces communautés dans le contexte plus large des chocs économiques et sociaux vécus en 2020.
Situation prévue en 2021 et au-delà
La pandémie de COVID-19, les mesures de prévention et d’atténuation et les retombées économique mondiales continueront à avoir un impact socioéconomique à grande échelle tout au long de l’année 2021, en particulier pour les personnes vivant déjà en-deçà du seuil de pauvreté. La pression économique provoquera probablement une montée du chômage, de l’inflation et de la pauvreté. Selon le FMI, la pauvreté devrait augmenter de 24,3 % à 40 % et l’impact économique sera le plus aigu pour les groupes vulnérables et la population de réfugiés.
Le département météorologique a prévu de graves événements météorologiques comme des chutes de neige et des pluies pendant l’hiver. Des crues de mousson sont prévues en 2021 alors que les impacts négatifs du changement climatiques continueront de compromettre les moyens de subsistance et les mécanismes d’adaptation traditionnels. La plupart des femmes vivant dans des zones rurales et s’adonnant à l’agriculture sont confrontées à une insécurité alimentaire et à des pénuries d’eau. Le relèvement des districts affectés par des inondations et autres catastrophes sera probablement lent et de nombreuses personnes pourraient tomber encore plus bas du fait de chocs supplémentaires en 2021. Tout cela pourrait renforcer l'insécurité alimentaire et la malnutrition, ainsi qu'une morbidité et une mortalité accrues, en particulier chez les enfants et chez les femmes enceintes/allaitantes.
Priorités de la réponse en 2021
La réponse humanitaire est dirigée essentiellement eu niveau national par le gouvernement, les communautés religieuses, le secteur privé et les personnes elles-mêmes. L’équipe humanitaire pays complètera les efforts nationaux en atteignant les personnes les plus vulnérables tout en comblant les insuffisances prioritaires et en renforçant la réponse coordonnée entre la communauté humanitaire et ses homologues gouvernementaux aux niveaux fédéral et provincial.
Des réponses multisectorielles sont nécessaires pour les communautés les plus à risque, identifiés dans les districts prioritaires. Cela est dû aux catastrophes naturelles répétitives à l’origine des déplacements et des dégâts sur les habitations et les infrastructures, à la récurrence d'une insécurité alimentaire aiguë, à la forte prévalence de la malnutrition aiguë et aux vulnérabilités existantes, aggravées par l’impact continu de la COVID-19. Une attention particulière sera portée sur le renforcement de la protection des personnes les plus vulnérables contre toutes les formes de violence et au respect de leurs droits. La protection des réfugiés demeure prioritaire.
Association de la planification humanitaire et de la réduction des risques de catastrophes
Pour s’assurer que la réponse couvre les besoins des sections les plus vulnérables de la population, comme les femmes, les filles, les personnes handicapées et d’autres groupes à risque, l’accent sera fortement placé sur l’opérationnalisation de l’engagement de rendre aux personnes affectées. Cela suppose la mise en place d’un système représentatif et de démontrer la complémentarité de l’assistance avec le soutien reçu du gouvernement de d’autres contributions tout en renforçant les mécanismes de prévention de l’exploitation et des abus sexuels.
La réponse humanitaire ciblera 3,3 millions de personnes, dont 1,4 million de réfugiés, sur les 10,5 millions de personnes dans le besoin vivant dans les districts les plus vulnérables. Quelque 285 millions de dollars sont nécessaires en 2021 pour des programmes de protection de la sécurité alimentaire, des moyens de subsistance et de la nutrition, des services de santé primaire comme le soutien à la santé des femmes, à WASH7 et à l’éducation ainsi que la fourniture d'abris aux déplacés.
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: Humanitarian Insight
Source: Financial Tracking Service
Notes
- Essentiellement les crues survenant chaque année ou tous les deux ans, avec des urgences supplémentaires comme le froid rigoureux et les lourdes chutes de neige en 2019-2020.
- Preuve de l’enregistrement de détenteurs de cartes.
- Dans les provinces de Khyber Pakhtunkhwa (58 %) et du Balouchistan (23%).