La région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre est affligée de certaines des crises les plus aiguës et les plus anciennes dans le monde. La profonde pauvreté, la rapide croissance démographique, l’insécurité alimentaire et la malnutrition chroniquement élevées continuent de provoquer des niveaux extrêmes de vulnérabilité. La pandémie de COVID-19, les mesures de prévention et les conséquences socioéconomiques affectent profondément les communautés fragiles. Les conflits persistent ou ont empiré dans les points chauds de la région.
L’impact cumulé pour les personnes les plus vulnérables est dévastateur et entraîne une augmentation des besoins rapide et sans précédent. Par rapport à l’année dernière, le nombre de personnes dans le besoin dans la région a augmenté de 35%. Plus d’une personne sur 10 – plus de 60 millions de personnes – aura besoin d’assistance et de protection en 2021. Près de 1000 organisations humanitaires partenaires travaillent dans toute la région pour répondre aux besoins les plus urgents de ces personnes. Les interventions de secours et les capacités locales doivent être intensifiées mais les financements ne suivent pas.
Le changement climatique et les événements météorologiques extrêmes sont la principale cause des besoins. Les sécheresses deviennent plus récurrentes et plus sévères et menacent les moyens de subsistance des communautés rurales vulnérables. Les précipitations sont irrégulières et de plus en plus imprévisibles. En 2020, les inondations ont affecté 2,3 millions de personnes dans 18 pays de la région en causant la destruction de produits, de terres et de bétail.
Dans les régions affectées par des conflits, les civils sont confrontés à une crise de protection dramatique. Près de 13 millions de personnes ont dû fuir leur foyer, 1,5 million de plus qu’il y a un an. L’insécurité et la violence menace la vie et les moyens de subsistance, augmentent les violations des droits de l’homme, comme la violence sexuelle et sexiste et compromettent la cohésion sociale. L’insécurité limite également l’accès humanitaire en laissant les communautés dépourvues d’une assistance essentielle et en exposant les travailleurs humanitaires à des risques accrus.
Afrique de l’Ouest et du Centre : Aperçu des appels (2021)
La violence et les chocs climatiques sont également les principales causes de la dramatique crise alimentaire. Dans toute la région, plus de 40 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire sévère. Si ces conditions se détériorent, des points chauds de la faim dans le nord-est du Nigeria et au Burkina Faso risquent de se transformer en famine dans quelques mois.
Dans le Sahel, les déplacements forcés ont atteint un niveau sans précédents avec 5 millions de personnes arrachées de leur foyer. Plus de 14 millions sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë – deux fois plus qu’il y a un an. Dans le Sahel central (Burkina Faso, Mali et l’ouest du Niger), l’insécurité s’est rapidement détériorée. Depuis 2018, le nombre de personnes déplacées a été multiplié par vingt. Dans le Bassin du Lac Tchad, les incursions et les incidents violents restent courants et causent des déplacements et des besoins supplémentaires.
En République démocratique du Congo (RDC) et en République centrafricaine (RCA), les conflits et les crises de longue date continuent d’affecter des millions de personnes, avec de graves risques de protection, de déplacements forcés et des niveaux élevés d’insécurité alimentaire. Dans l’ouest du Cameroun, de violents conflits dans les régions du sud-ouest et du nord-ouest ont déplacé plus de 700 000 personnes.
Évolution des personnes dans le besoin (2020 vs. 2021)
En 2021, la situation de millions d’enfants, d’hommes et de femmes affectés par la crise en Afrique de l’Ouest et du Centre reste critique. La tendance dans le Sahel est à une plus grave détérioration avec un risque significatif de débordement sur les pays côtiers. Le récent coup d’état au Mali et les élections contestées en Guinée et en Côte d’Ivoire ont renforcé les tensions politiques et intercommunautaires. Les élections à venir au Burkina Faso, au Niger, en RCA et au Tchad se dérouleront dans des contextes d’insécurité. Au Cameroun, les solutions à la crise dans les régions anglophones ne se sont pas encore matérialisées. En RCA, l’accord de paix est régulièrement violé au détriment de la protection des civils et de nouveaux points chauds de conflits dans l’est de la RDC ont augmenté la violence et les déplacements forcés.
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: OCHA
Burkina Faso
Évolution du contexte et de la crise
Au cours des deux dernières années, une grave crise de protection et de déplacement a émergé au Burkina Faso. Elle est enracinée dans l’insécurité et les conflits alors que des groupes armés non-étatiques ciblent progressivement les institutions gouvernementales et les civils par des attaques meurtrières. En octobre 2020, plus de 1,2 million de personnes avaient été déplacées en moins de deux ans.
L’impact le plus sévère se fait déjà ressentir dans les parties déjà fragiles du pays où une grande partie de la population a depuis le sentiment d'être exclue de la prise de décisions. La montée des tensions intercommunautaires, de la stigmatisation entre les communautés sur la base de l’appartenance ethnique ou d’autres facteurs et l’érosion continue de la confiance dans le gouvernement concernant les défis liés à la protection et aux droits de l’homme avaient exacerbé la situation avant la pandémie de la COVID-19 qui est venue s’ajouter à cet impact néfaste. Le Burkina Faso a en outre enregistré de fortes pluies et des vents violents en 2020 qui ont affecté 106 000 personnes – dont la plupart étaient déjà déplacées par les conflits.
Le nombre de personnes vivant une situation d’insécurité alimentaire a presque triplé l’année dernière, en passant de 1,2 million à 3,3 millions. Pour la première fois depuis 10 ans, l’évaluation de la sécurité alimentaire (effectuée en juillet 2020) a classé deux provinces de la région du Sahel en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC), affectant 500 000 personnes. Sur ces personnes, 11 000 sont exposées à un risque de situation catastrophique (IPC 5). Les taux de malnutrition aiguë se situent entre 15 et 17 % et les taux de malnutrition sévère entre 4 et 6 % parmi les personnes déplacées dans plusieurs des zones les plus affectées et/ou plus durement touchées des régions du Centre-Nord et du Sahel.
Les besoins de protection augmentent avec 2,1 % des personnes handicapées souffrant de handicaps selon les sources officielles. Ce chiffre est le double de la moyenne nationale. Plus d’un-tiers des enfants risquent d’être recrutés par des groupes armés, pour des travaux forcés ou d'autres préoccupations de protection et 1 % des enfants déplacés sont non-accompagnés. Les femmes et les filles, qui comptent pour 54 % des personnes déplacées, sont exposées à un risque accru de violence sexuelle et sexiste par des groupes armés et nombre d’entre elles sont contraintes d’adopter des mécanismes d’adaptation négatifs comme le sexe pour la survie.
Burkina Faso - éducation d’urgence en action
Près d’un million de personnes sont affectées par la fermeture ou le fonctionnement minimum de 323 centres de santé. Au début de la nouvelle année scolaire, 350 000 enfants sont restés sans accès à l’éducation en raison de la fermeture de plus de 2200 écoles. Les effets de la COVID-19 sur l’économe exacerbent différentes vulnérabilités. Selon une étude de l'Institut national de la statistique et de la démographie effectuée en août 2020, un-quart des ménages n’ont pas accès à des aliments de base à un moment donné et 10 % des personnes employées avaient perdu leur emploi.
Le financement humanitaire au Burkina Faso a plus que doublé en 2020, mais le sous-financement reste une importante contrainte pour l’action humanitaire dans la mesure où les besoins humanitaires et financiers continuent à devancer les financements et les capacités. En 2020, le financement reçu au 25 novembre était à peine de 55 % du financement requis.
Situation prévue en 2021 et au-delà
Au total, 3,5 millions de personnes dans des zones couvertes par le Plan de réponse humanitaire (HRP) de 2021 ont besoin d’une assistance humanitaire multisectorielle. Il s’agit d’une augmentation de 60 % depuis le début de l’année 2020. Plus de 1,3 million de personnes ont besoin de soutien pour assurer leur bien-être physique et mental. Malgré leur générosité et leur résilience incroyables, les Burkinabé sont de moins en moins mesure de s’adapter à dette crise multidimensionnelle.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
Les personnes ayant besoin d’assistance sont concentrées dans six régions couvertes par le HRP 2021 : le Sahel, le Centre-Nord, Nord, la Boucle de Mouhoun, l’Est et le Centre-Est (nouvellement inclus en 2021). Les personnes déplacées – personnes déplacées internes et réfugiés – font partie des groupes les plus vulnérables. Parmi ces personnes, 19 000 sont essentiellement des ressortissants maliens ; des personnes de communautés d’accueil, en particulier là où les personnes déplacées sont plus nombreuses que les résidents ; et les personnes vivant dans des zones ou les conflits et l'insécurité défient gravement l'accès humanitaire. Les femmes, les filles, les garçons, les personnes âgées et les personnes handicapées concentrent les besoins les plus grands.
Les élections parlementaire et présidentielle inaugureront un nouveau gouvernement en 2021. Dans le passé, une agitation sociale accompagnait de telles transitions, en augmentant le risque d’autres difficultés d’accès aux services sociaux de base comme la santé, l’éducation et les finances publiques. Les inondations et les vents violents en 2020 qui ont gravement affecté des ménages déjà vulnérables, devraient se reproduire en 2021 selon les informations météorologiques.
Priorités de la réponse en 2021
Compte tenu de l’aggravation de la situation, d’autres augmentations de la capacité de réponse sont nécessaires en 2021 ainsi que des efforts concertés pour combler les disparités cachées par les résultats à l’échelle de la réponse. Il sera essentiel d'assurer une plus grande capacité et une couverture plus large des rapides mesures de réponse, de garantir des matériels de haute qualité et plus durables, de respecter les normes nationales et internationales, d’élargir et uniformiser la programmation d’espèces et d’élargir la couverture des systèmes d’orientation de la protection et les services de soutien.
Compréhension de la sévérité des besoins
La communauté humanitaire a collectivement priorisé et soutenu l’engagement renforcé et l'obligation de rendre compte aux communautés. La perception initiale et les résultats de l’enquête de satisfaction indiquent que les communautés affectées priorisent l’assistance alimentaire, les soins de santé et les abris adéquats parmi leurs besoins les plus urgents ainsi que l’accès amélioré à des services sociaux de base comme WASH, l’éducation et les services et le soutien de la protection. Les résultats de cette même enquête indiquent que l'importance de l'assistance disponible, en nombre de personnes bénéficiaires et en durée du soutien est source de mécontentement.
L’augmentation continue des besoins de financement en 2021 est due aux chiffres cibles plus importants et l’augmentation des coûts unitaires, notamment en raison des mesures liées à la COVID-19-. De nouveaux domaines d’action humanitaire ont été inclus comme la gestion des sites et de nouveaux services communs comme l’UNHAS (Service aérien humanitaire des Nations unies) et la logistique. Certains clusters doivent également faire d’importants investissements comme ceux liés aux abris et aux articles non-alimentaires (NFI) au profit des personnes déplacées après plus de deux ans d’efforts limités et axés sur une utilisation immédiate.
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: Humanitarian Insight
Source: Financial Tracking Service
Cameroun
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
Les besoins humanitaires dans neuf des dix régions du Cameroun persistent en raison de trois crises concurrentes dans le pays : le conflit dans le Bassin du Lac Tchad, la crise du Nord-Ouest eu du Sud-Ouest et la crise de réfugiés centrafricains dans les régions de l’est. L’assistance requise va de la survie immédiate au relèvement prolongé.
En 2020, la violence contre les civils a redoublé dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Le Cameroun reste le deuxième pays le plus affecté par la situation d’urgence dans le Bassin du Lac Tchad. Les hostilités continues ont déraciné 560 000 personnes, une augmentation de plus de 72 000 personnes depuis octobre 2019. Les attaques armées, les enlèvements, y compris d’enfants, et le pillage et la destruction de biens et d’infrastructures continuent à causer des traumatismes physiques et psychologiques. Cette insécurité exacerbe l’accès déjà limité à des services sociaux essentiels tels que l’éducation et la santé. Les épidémies comme celles du choléra, de la poliomyélite et la rougeole, sont récurrentes.
Les précipitations excessives depuis juillet 2020 ont causé des inondations étendues dans cinq régions du Cameroun. Plus de 170 000 personnes ont été affectées dans la seule région de l’Extrême Nord. La perte de moyens de subsistance en raison de conflits armés, de l’impact socioéconomique de la pandémie de COVID-19 ainsi que la destruction de maisons, de produits, de cultures et de champs par les inondations ont causé une augmentation drastique de l’insécurité alimentaire. Il est estimé que 630 000 personnes souffriront d’insécurité alimentaire entre juin et août 2021, une augmentation de 50 % par rapport à la même période en 2020.
Ce qui a commencé comme une crise politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en 2017 est maintenant devenu une urgence humanitaire complexe qui a déplacé plus de 1 million de personnes. Les personnes dans les zones rurales et difficiles d’accès sont les plus touchées en raison de l’accès limité ou inexistant à des installations médicales, nutritionnelles et WASH et de l’accès aux terres agricoles en raison de l’insécurité. Le nombre d’enfants déscolarisés est estimé à 700 000 en raison de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des étudiants et des enseignants sont tués, enlevés, torturés, pris dans des feux croisés et soumis à des arrestations et des détentions arbitraires.
Dans les régions de l’Adamaoua, de l'Est et du Nord, le Cameroun abrite 284 000 réfugiés originaires de la RCA. Cette situation exerce une pression considérable sur les ressources naturelles et les services sociaux de base déjà limités dans les zones d’accueil et exacerbe les vulnérabilités préexistantes. 70 % des réfugiés n’ont aucune éducation formelle et 46 % n’ont aucune source de revenus. Les filles et les jeunes femmes risquent plus probablement d’abandonner l’école et sont particulièrement vulnérables aux mariages forcés et précoces et à d’autres formes d’exploitation sexuelle.
Situation prévue en 2021 et au-delà
En 2021, on estime à 4 millions le nombre de personnes au Cameroun qui auront besoin d’assistance humanitaire. En 2021, le Cameroun sera le douzième pays dans le monde exposé au risque humanitaire le plus élevé avec un indice INFORM de 6,6 sur une échelle de 10. La tendance est à une claire détérioration de la situation de risque humanitaire par rapport à 2020 (vingt-quatre pays avec un indice de risque humanitaire de 6 sur 10). Les risques sont particulièrement élevés dans les régions de l’Extrême-Nord (7,3) du Nord-Ouest (6,5), du Sud-Ouest (6,2) et de l’Est (6,1). Les risques les plus élevés sont liés à des conflits, à des épidémies et à des inondations. La situation sécuritaire devrait continuer à se détériorer dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en 2021, avec un indice de risque de conflit de 8 pour les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
L’accès humanitaire limité en raison du sous-financement, de l’insécurité et des mauvaises infrastructures routières devrait également rester un obstacle clé à l’atteinte des personnes dans le besoin. L’accès deviendra de plus en plus complexe et dangereux pour les organisations de secours au fur et à mesure de la détérioration de la sécurité et du ciblage croissant des organisations humanitaires par des groupes armés non-étatiques.
Priorités de la réponse en 2021
Le Plan de réponse humanitaire de 2021 priorisera les 2,4 millions de personnes les plus vulnérables sur la base d’une analyse de la sévérité des besoins de tous les secteurs avec un besoin financier final de 360 millions de dollars. Outre le fait de répondre aux besoins les plus urgents, l’approche suivie au Cameroun reconnaît que les besoins humanitaires sont exacerbés par des causes structurelles sous-jacentes. Quand et où cela conviendra, les activités de la réponse sont prévues en complémentarité avec des acteurs du développement et de l’État pour optimiser l’impact dans des zones géographiques particulières en impulsant ainsi la contribution de l’action humanitaire vers des résultats collectifs et la réalisation des Objectifs de développement durable. La protection reste une priorité dans la réponse humanitaire du Cameroun.
Mise en avant de la protection et du genre
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: Humanitarian Insight
Source: Financial Tracking Service
République Centrafricaine
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
Malgré la signature de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR) en février 2019, la situation sécuritaire dans la République centrafricaine (RCA) reste hautement instable. La montée continue des activités de groupes armés, les violentes confrontations pour le contrôle des ressources naturelles et les conflits intercommunautaires, notamment les conflits liés à la transhumance, ont érodé encore davantage la capacité des populations à résister à des chocs multiples. Un Centrafricain sur quatre est déplacé, à l’intérieur ou à l’extérieur de la RCA. En septembre 2020, près de 641 000 personnes sont des déplacés internes, une augmentation de 8 % par rapport à la même période en 2019.
La pandémie de COVID-19 a infligé un coup dévastateur au secteur économique d’un pays déjà classé deuxième dans le dernier Indice du développement humain Index (HDI). Les restrictions imposées par la COVID-19 et les mesures de confinement ont augmenté les risques de protection. Entre avril et juin, le nombre de mineurs souffrant de violence sexiste a considérablement augmenté à Bangui. La fermeture d’écoles a exposé des centaines de milliers d’enfants à des risques supplémentaires de recrutement dans des groupes armés et aux pires formes de travail, notamment dans des mines. Un cas de violence sexiste est enregistré toutes les heures dans le système de gestion des informations sur la violence sexiste (VBGIMS) qui ne couvre que 42 % du territoire. Le nombre de cas de violence sexiste enregistrés a doublé à Bangui, la capitale. Les impacts secondaires de la COVID-19, l’insécurité alimentaire et la malnutrition se sont propagés dans les centres urbains comme Bangui et Bimbo.
Une autre détérioration se produit dans le contexte socioéconomique et se rapproche d’un effondrement affectant gravement les prix des articles de base, le marché du travail et le pouvoir d'achat des ménages à un moment où le panier de dépenses minimales de survie a augmenté de 10 %.
Les impacts des inondations dévastatrices en 2019, qui ont affecté 100 000 personnes, se font encore ressentir dans la capitale. Des milliers de personnes se trouvent toujours sur des sites de déplacement et des milliers d'autres sont à la recherche d'abris depuis les pluies torrentielles de cette année. En novembre 2020, plus de 24 000 personnes étaient affectées par les inondations causées par le changement climatique. Les zones à forte concentration de personnes déplacées sont les plus enclines à des épidémies comme la rougeole et les maladies d'origine hydrique. Un seul Centrafricain sur trois a accès à une eau salubre et potable et à des installations sanitaires.
La RCA est l’un des pays les plus dangereux dans le monde pour les travailleurs humanitaires avec plus d’un incident contre eux enregistré chaque jour. Entre janvier et octobre 2020, 344 incidents sécuritaires ont été rapporté, soit une augmentation de 42 % par rapport à la même période en l’année dernière.
Situation prévue en 2021 et au-delà
On estime à 2,8 millions le nombre de personnes qui auront besoin d’assistance humanitaire, notamment 1,9 million présentant des besoins sévères. Ce chiffre correspond à la gravité la plus élevée ces cinq dernières années. Sans amélioration de la sécurité et des facteurs structurels de la crise et avec l’émergence de nouvelles crises et de nouveaux points chauds, une brusque détérioration des indicateurs humanitaires clés a été enregistrée. Dans la situation prévue, 2,3 millions de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire, dont 525 000 en phase quatre de l’IPC. Globalement, au niveau intersectoriel, 52 sous-préfectures ont atteint le seuil 4 de sévérité et 20 autres ont atteint le seuil 3 de sévérité.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
Avec une note de 7,8, la RCA est classée cinquième dans le monde en termes de niveau de risque selon l’Indice INFORM pour 2021. Ce classement est dû au risque élevé de conflits, aux vulnérabilités socioéconomique et à l’insuffisance de capital humain. La RCA est classée cinquième pays le plus vulnérable à la COVID-19 dans le monde. Ce classement est dû au faible accès à des structures WASH, combiné à la vulnérabilité économique des ménages et à l’insuffisance de la couverture sanitaire. Le pays enregistre aussi de fortes pluies avec des conséquences dévastatrices dans les zones frontalières du Tchad et du Congo et à Bangui, la capitale. Un autre risque est la résurgence d’Ébola dans la RDC voisine et l'élection présidentielle le 27 décembre 2020. Des flambées de violence devraient provoquer de nouveaux déplacement et d’autres poussées de besoins humanitaires.
Priorités de la réponse en 2021
La communauté humanitaire a assisté 1,4 million de personnes entre janvier et septembre 2020. Ces personnes comprenaient 78 % de la population ciblée dans le HRP 2020 HRP, notamment celles se trouvant dans des zones difficiles d’accès. Les acteurs humanitaires ont pu atteindre plus de personnes en 2020 que l'année précédente. Cela malgré un environnement sécuritaire de plus en plus instable, les contraintes logistiques telles que le délabrement des routes et des ponts et l’absence de services de l’État hors de la capitale. Les trois-quarts des bénéficiaires ont déclaré se sentir en sécurité dans l’accès à l'assistance humanitaire et se sentir à l'aise pour déposer des plaintes auprès des fournisseurs d'assistance.
Placement des personnes affectées au cœur de la réponse de principe
En 2021, les partenaires humanitaires intensifieront encore les approches intégrées et multisectorielles des réponses. Cela suppose des efforts accrus en vue de protéger et d’assister les plus vulnérables, notamment les personnes handicapées, les femmes, les filles et les garçons exposés à un risque de violence sexiste. Une meilleure compréhension des obstacles posés aux personnes handicapées et l’assurance de leur pleine inclusion dans le ciblage des exercices seront priorisés compte tenu du fait que 57 % des personnes handicapées ont rapporté ne pas pouvoir accès à des services. L’amélioration des mécanismes de feedback sera également une priorité dans la mesure où 76 % des civils affectés interrogés ont déclaré ne pas savoir comment déposer une plainte.
Les consultations visant à garantir l’obligation de rendre compte aux populations resteront priorisées. Les partenaires humanitaires poursuivront également leurs efforts pour fournir une assistance d’urgence aux communautés dans les zones difficiles d’accès dans le cadre d’une stratégie d’accès sensible aux conflits et de mécanismes de réponse souples et localisés. Les activités de préparation et les efforts de réponse seront une priorité en raison de l’impact croissant des chocs climatiques. Dans l'esprit du Nexus, les acteurs humanitaires chercheront une complémentarité avec des projets de solutions durables, des régimes de protection sociale et des programmes de réduction des risques de catastrophes dans des domaines de convergence.
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: Humanitarian Insight
Source: Financial Tracking Service
Tchad
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
En 2020, le Tchad a été affecté par une insécurité croissante à l’intérieur de ses frontières et des pays voisins, une fragilité économique intensifiée par la pandémie de COVID-19, un contexte sanitaire précaire et l’impact d’événements climatiques destructeurs. L’impact socioéconomique de la pandémie a exacerbé des vulnérabilités préexistantes, notamment pour les personnes – dont nombre sont des femmes – travaillant dans le secteur informel. Le contexte a été marqué par la fermeture de frontières, l’effondrement du prix du pétrole, la montée des prix alimentaires et la paralysie initiale du tissu économique notamment les niveaux élevés de chômage pendant plusieurs mois.
La situation sécuritaire a continué à être inquiétante dans la province du Lac, notamment les affrontements entre des groupes armés non-étatiques et l’Armée tchadienne et la déclaration d’une zone interdite aux civils. Il en a résulté que le nombre de personnes déplacées dans cette province est monté à 336 000 – une augmentation de 98 % par rapport à 2019. Dans le sud et l’est du Tchad, quelque 480 000 réfugiés originaires de la République centrafricaine (RCA) et du Soudan dépendent toujours d’une assistance humanitaire. Près de 20 000 nouveaux réfugiés sont arrivés dans l’est du Tchad en 2020 en raison de la persistance d’affrontements intercommunautaires au Darfour. Les conflits intercommunautaires entre cultivateurs et éleveurs se sont également poursuivis, en particulier dans le sud du pays.
De plus fortes inondations par rapport à celles de 2019 ont causé d'importantes pertes de moyens de subsistances pour les agriculteurs et les éleveurs, en particulier dans le centre, à l'est et dans le sud en affectant quelque 388 000 personnes. Pour la première fois depuis 2012, la capitale a été gravement affectée par des précipitations excessives. Des rivières sont sorties de leur lit. Quelque 35 000 personnes ont eu besoin d’assistance.
L’impact socioéconomique de la COVID-19 a affecté la situation alimentaire et nutritionnelle des personnes les vulnérables. En 2020, le nombre de personnes souffrant d’une sévère insécurité alimentaire est resté à 1 million. Selon les résultats préliminaires de l’évaluation de la sécurité en novembre (Cadre Harmonisé), 2 millions de personnes ont actuellement besoin d’un soutien à leurs moyens de subsistance. La prévalence de la malnutrition aiguë continue de se généraliser, avec 18 provinces sur 23 présentant une situation nutritionnelle alarmante. Au niveau national, la prévalence de la malnutrition aiguë globale (MAG) est de 12,9 % dont 2,9 % sous sa forme sévère (MAS). Près de 2 millions de personnes souffrent d’urgences sanitaires, dont les plus vulnérables sont les enfants âgés de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes, les personnes handicapées et les personnes âgées. Cette situation s’explique largement par le faible accès à des services sociaux de base, encore aggravé par la pandémie, mais aussi par l’augmentation de maladies endémiques et épidémiques, notamment du paludisme, de la rougeole et d’une nouvelle flambée de chikungunya.
Situation prévue en 2021 et au-delà
Le Tchad restera affecté par la dynamique politique et sécuritaire de ses pays voisins. La présence active de groupes armés non-étatiques au nord de la RCA ralentira, pour le moment, le départ éventuel de réfugiés centrafricains du sud du Tchad. Toutefois, les développements politiques au Soudan pourraient favoriser le départ progressif de réfugiés soudanais de l’est du Tchad. En revanche, la présente de groupes armés non-étatiques dans la province du Lac et les contre-opérations militaires pourraient causer d’autres déplacements. L’instabilité en Libye a provoqué de nouvelles vagues de retour de migrants dans le nord du Tchad.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2020)
Les conséquences du changement climatique, en particulier les sécheresses et les inondations, affecteront la production agro-sylvo-pastorale et auront des impacts négatifs sur la sécurité alimentaire et les taux de malnutrition. L’accès à des services sociaux de base, en particulier à des services de santé, restera difficile, en particulier en raison de la persistance d’épidémies comme le choléra et la rougeole, du manque de soins de santé adéquates et la forte prévalence de certaines maladies, surtout du paludisme. La persistance de la COVID-19 pourrait aggraver davantage les conditions de vie des personnes les plus vulnérables.
Priorités de la réponse en 2021
En 2021, la réponse humanitaire restera guidée par le cadre stratégique pluriannuel 2017-2021 et ses objectifs établis : sauver et préserver la vie et la dignité par une assistance d’urgente multisectorielle et intégrée ; réduire la vulnérabilité en renforçant la résilience ; et contribuer à la protection des populations les plus vulnérables en renforçant l’obligation de rendre compte aux personnes affectées.
Dans ce cadre stratégique, les priorités et les approches de la réponse en 2021 favoriseront une approche intégrée avec un plus grand nombre de stratégies multisectorielles définies, notamment pour les réfugiés, et elles renforceront la complémentarité entre les actions humanitaires et du développement pour parvenir à des résultats collectifs. Dans ce contexte, le renforcement et l'autonomisation du leadership du gouvernement seront une priorité dans la mesure où il s'agira de promouvoir des solutions durables pour les personnes déplacées (réfugiés, retournés et déplacées internes).
La planification sera basée notamment sur les vulnérabilités spécifiques des femmes, des filles, des garçons, des enfants et des personnes handicapées. Elle intègrera les préoccupations relatives à la protection et répondre à l’impact humanitaire de la pandémie de COVID-19. Le caractère central de la protection et de l’obligation de rendre compte aux populations affectées sera renforcé par des approches axées sur les communautés pour prévenir les risques pour la protection, répondre aux besoins les plus urgents de protection, notamment des victimes de violence sexiste, et garantir les droits humains fondamentaux. Les mesures de préparation, de réponse et de réduction de risques d’urgence conservent une importance vitale pour atténuer les conséquences humanitaires du changement climatique. Les modalités de transfert d’espèces, sur la base d’une enquête sur la disponibilité et l’accessibilité de marchés, seront encore renforcées.
La communauté humanitaire est actuellement en train de finaliser son analyse des personnes ayant besoin d'assistance en 2021 et des plus vulnérables devant être ciblées pour la réponse. Les chiffres définitifs attendent une finalisation formelle du processus du Cadre Harmonisé et reflèteront l'impact prévu sur les personnes plongées dans une situation d’insécurité alimentaire par les effets défavorables du climat, comme les sécheresses et les inondations et les impacts socioéconomiques de la pandémie. Ces chiffres incluront également le nombre accru de personnes déplacées en raison de l’insécurité prévalant dans la province du Lac.
République Démocratique du Congo
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
Dans la République démocratique du Congo (RDC), les conflits violents, les épidémies et les catastrophes persistent et exacerbent les vulnérabilités existantes. Ces vulnérabilités sont les niveaux élevés de pauvreté, la faiblesse des infrastructures publiques et la dispense limitée de services. Les différends fonciers et liés aux ressources minérales continuent d’être des facteurs de la dynamise des conflits et des déplacements. En 2020, les conflits armés se sont encore intensifiés en Ituri et dans certaines parties des Kivus.
La RDC reste le foyer de la plus importante population de personnes déplacées en Afrique, avec 5,2 millions de personnes déplacées. En 2020, des déplacements de 1,7 million de personnes ont été enregistrés. Le pays compte aussi quelque 529 000 réfugiés originaires de pays voisins. Près de 21,8 millions de personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire aiguë sévère, le nombre absolu le plus élevé jamais enregistré dans le monde. Quelque 3,4 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition aiguë.
Les flambées de maladies transmissibles continuent de s’ajouter à la complexité et à la gravité de la situation : la dixième épidémie d’Ébola à l’est a pris fin en juin mais une nouvelle flambée d’Ébola a émergé dans l'Équateur qui est une zone extrêmement fragile. Grâce aux efforts combinés du gouvernement et de la communauté humanitaire, la pire épidémie nationale de rougeole a pris fin en août 2020. Mais la rougeole, comme le choléra, demeure gravement préoccupante (415 décès sur 32 375 cas et 184 décès sur 4283 cas, respectivement, en 2020). En mars, la première infection au COVID-19 a été enregistrée et, à ce jour 11 329 cas et 308 décès ont été confirmés. En raison de la capacité de dépistage extrêmement limitée, la pleine ampleur de la pandémie est probablement plus importante. Mais son impact économique est évident : la chute des prix des produits de base déclenche une dévaluation de la monnaie qui, à son tour, fait monter les prix.
L’instabilité de la situation sécuritaire, en particulier dans l’est du pays, continue de faire obstacle à l’accès aux personnes affectées, tout comme la mauvaise qualité des infrastructures. Dans plusieurs provinces, les acteurs humanitaires ont réduit leurs déplacements ou suspendu temporairement leurs activités à plusieurs à cause d'incidents. Au moins 249 incidents sécuritaires ayant affecté directement le personnel ou des produits humanitaires ont été rapportés depuis le début de l’année 2020.
Situation prévue en 2021 et au-delà
Les conflits devraient persister. La dynamique de ces conflits restera compliquée du fait de la dynamique politique nationale et provinciale. La reconfiguration de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (MONUSCO) pourrait être un facteur influençant la situation et les contextes locaux. Les déplacements de population et les incidents de protection devraient persister, en particulier dans l’est de la RDC. Les déplacés internes, les retournés et les communautés d’accueil sont toujours les plus vulnérables. L’évolution des épidémies ou les nouvelles flambées de maladies et les catastrophes naturelles éventuelle, comme les inondations, pourraient potentiellement aggraver encore la situation.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
Le nombre de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire en RDC est passé de 15,6 millions en 2020 à 19,6 millions en 2021. Cette augmentation est due à l’intensification des conflits dans certaines zones, à l’augmentation de l’insécurité alimentaire sévère, à la COVID-19 et à la flambée d’Ébola dans la province de l’Équateur. L’impact de cette flambée devrait considérablement s’affaiblir au cours des prochains mois mais devrait rester sous surveillance.
Le sous-développement structurel et les crises humanitaires continueront de limiter l’accès des personnes à des produits et à des services essentiels en impactant négativement leurs mécanismes d’adaptation et leur capacité de résilience.
Priorités de la réponse en 2021
A la fin de l’année 2020, les partenaires humanitaires devraient avoir atteint 6,6 millions de personnes. La stratégie de réponse en 2021 sera axée sur la prendre en charge de cinq problèmes cruciaux : les mouvements de populations, l’insécurité alimentaire, la malnutrition, les épidémies et la protection. En 2021, les partenaires humanitaires chercheront à assister 9.6 millions des personnes les plus vulnérables en RDC avec un besoin de financement estimé à 1,98 milliard de dollars. La méthode de ciblage a été affinée par l'approche intersectorielle et l'analyse de la sévérité pour s'assurer de prioriser les besoins les plus sévères.
Analyse de l’impact de la COVID-19
Suite à l’analyse de la sévérité, la réponse humanitaire sera géographiquement axée sur l’Ituri, le Nord-Kivu, le Sud-Kivu, le Tanganyika et la région des Grand Lacs. Ces régions présentent une superposition de facteurs de crise et des besoins humanitaires croissants.
Les partenaires humanitaires s’efforceront d’atteindre les objectifs en dispensant une assistance ciblée et multisectorielle. Tout au long de la réponse, ils intégreront des approches transversales incluant l'obligation de rendre compte aux personnes affectées (AAP), la prévention de l’exploitation et des abus sexuels (SEA), l’atténuation du risque de violence sexiste (GBV) dans la mise en œuvre des programmes et l’inclusion des personnes handicapées. À partir des progrès réalisés depuis 2019 (tels que les résultats collectifs proposés), les acteurs humanitaires continueront à renforcer l’approche Nexus pour réduire les vulnérabilités.
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: Humanitarian Insight
Source: Financial Tracking Service
Mali
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
En 2020, les crises humanitaires se sont aggravées au Mali en raison des effets multiformes des conflits et de la violence, notamment les conflits intracommunautaires, les groupes armés radicalisés et la criminalité. Le nombre de personnes vulnérables ayant besoin d’assistance a augmenté du fait de la pauvreté omniprésente, de la pandémie de COVID-19 et des effets chroniques du changement climatique. Le Mali a également traversé une crise politique qui a culminé avec le renversement du gouvernement par l’armée donnant lieu à une période de transition de 18 mois à compter du mois de septembre. Les conflits et les besoins humanitaires qui les accompagnent se sont étendus de la région de Liptako-Gourma vers les régions de Kayes, Koulikoro et Sikasso au sud et à l’ouest.
Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle a atteint 1,3 million de personnes durant la saison de soudure de juin à août 2020, soit une augmentation de plus de 200 % par rapport à la même période en 2019. Cette augmentation est due à l’instabilité de la sécurité et au contexte politique transitionnel, ainsi qu’à la faible présence d’autorités régionales et de services techniques maliens. En outre, 2,4 millions de personnes ont actuellement d’un soutien pour protéger leurs moyens de subsistance.
L’instabilité croissante a causé une poussée de déplacements internes. À la fin du mois d’août 2020, près de 290 000 personnes étaient déplacées à l’intérieur du pays. Ce chiffre est quatre fois plus élevé qu’au début de l’année 2019 et compte 100 000 personnes de plus depuis août 2019. Le HCR a rapporté que le nombre de réfugiés et de demandeurs d’asile maliens dans les pays voisins était passé de 138 402 à 141 676 entre septembre 2019 et juillet 2020. Pendant ce temps, 84 000 réfugiés maliens sont retournés au Mali au cours de la même période en raison de l’insécurité.
La protection des groupes vulnérables reste préoccupante, avec 4411 de violence sexiste (GBV) rapportés depuis janvier 2020, essentiellement par des femmes (98 %) dont 61 % de filles. Les civils sont de plus en plus exposés à des risques le long des routes principales en raison d'engins explosifs improvisés (IED) au centre du Mali. Entre janvier et septembre 2020, des IED ont tué 181 civils. Ce nombre est similaire à celui des deux dernières années : des IED ont causé 222 pertes en 2019 et 249 en 2018.
Un total de 1261 écoles sont restées fermées en raison de l’insécurité prévalant dans le centre et nord en privant ainsi 338 700 enfants de leur droit à l’éducation. L’accès à une eau potable salubre reste problématique avec moins d'une personne sur deux y ayant accès à Gao et à Kidal. 5 % des personnes déplacées ont accès à une eau salubre, un pourcentage inférieur à la moyenne nationale de 68,8 %.
Mali : assurer la sécurité et l’éducation des enfants
Dans les zones affectées par des conflits, 23 % des établissements de santé ne fonctionnent pas et les services de santé primaire restent limités. Au 8 novembre 2020, 3706 cas de COVID-19 avaient été confirmés dans districts sanitaires de 9 régions, dont 137 décès (un taux de cas mortels de 3,7 %) et 2828 patients guéris. Les conséquences socioéconomiques de la COVID-19 auront en outre probablement un impact socioéconomique à long terme pour les ménages les plus désavantagés.
Les inondations ont causé des dégâts considérables sur les cultures, équipements, les logements, le stockage des céréales et le bétail. Selon les chiffres du gouvernement, au 30 septembre 2020, les inondations avaient affecté 11 019 ménages (80 760 personnes), dont 5400 personnes déplacées dans les régions de Koulikoro, de Menaka et de Ségou.
Face à une urgence de santé publique, aux catastrophes naturelles et à la fragilité de la sécurité, les partenaires humanitaires (avec 45 % des besoins financiers disponibles) auront atteint 2,6 millions de personnes sur les 5,5 millions ciblées en décembre 2020. Il s’agira d’une augmentation d’environ 11 % par rapport aux 2,35 millions de personnes qui avaient été atteintes au 30 septembre 2020.
Situation prévue en 2021 et au-delà
Compte tenu de la détérioration de longue date du contexte humanitaire, les besoins humanitaires augmenteront probablement en 2021. Les défis opérationnels posés à l’accès humanitaire, à la protection et à la préservation de l’espace humanitaire domineront dans le plaidoyer et les efforts de coordination nécessaires pour atteindre les personnes dans le besoin. Dans les circonstances actuelles, les personnes déplacées n’ont aucune perspective de retour à court ou à moyen terme. la médiocrité du niveau de vie, l’insécurité alimentaire, la malnutrition et les dangers pour la santé augmenteront dans la population de plus en plus vulnérable qui a recours à des stratégies d’adaptation négatives pour les femmes, les filles et les personnes handicapées.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
Malgré les précipitations favorables pour la saison agricole 2020, les partenaires humanitaires ont identifié le nombre record de 7,1 millions de personnes qui auront besoins d’assistance humanitaire en 2021 sur les 13,5 millions de personnes affectées par la crise. L’insécurité alimentaire continuera probablement du fait des contraintes d'accès à des terres arables à cause des conflits en cours au centre du Mali. La cherté continue des prix du marché des céréales et du bétail ainsi que les restrictions imposées par la COVID-19-telles que les perturbations des chaînes d’approvisionnement, font partie des facteurs sous-jacents venant aggraver la situation de la sécurité alimentaire. Environ 188 000 enfants maliens âgés de moins de 5 ans devraient souffrir de malnutrition aiguë sévère en 2021 et le nombre de personnes de personnes exposées au risque de maladies d'origine hydrique est estimé à 1,2 million.
En réponse à la pandémie, des ressources ont été détournées des services de soins de santé de base. Cette réallocation a eu une incidence négative pour les services de soins de santé comme les soins de santé primaire, les services nutritionnels et les vaccinations.
Priorités de la réponse en 2021
Pour 2021, la communauté humanitaire malienne renouvelle son engagement à renforcer ses capacités opérationnelles afin de répondre aux besoins des 5,8 millions de personnes ciblées par le Plan de répons humanitaire (HRP) de 2021. Le budget global de la planification humanitaire est estimé à 498 millions de dollars. Il porte sur les interventions sectorielles, intersectorielles et multisectorielles devant couvrir les conséquences humanitaires de la crise liées aux réponses vitales, au renforcement des services sociaux de base, à l'assurance de la protection de la population et à la promotion de la résilience. Ces interventions dont fondées sur trois piliers thématiques conformes aux objectifs stratégiques sur trois années : sécurité alimentaire et nutritionnelle ; santé et WASH ; et protection, éducation et abris/articles non alimentaires, qui ont été adoptés en 2020.
La pandémie a exacerbé les risques et les menaces pour la protection, notamment la violence sexiste et l'aggravation de la stigmatisation et de la discrimination des personnes déplacées. Le caractère central de la protection demeure crucial dans la réponse humanitaire au Mali en 2021. Les questions transversales comme le genre, l’obligation de rendre compte, la violence sexiste, et la protection contre l’exploitation et les abus sexuels sont tout aussi cruciales.
Pour réduire la vulnérabilité, renforcer la résilience et améliorer la protection de l’environnement, des résultats collectifs doivent être identifiés sur la base d’une coordination et d’une complémentarité renforcées entre les interventions dans le domaine de l’humanitaire, du développement et de la paix. Cela inclut des activités en faveur de l’inclusion sociale et de l’autonomisation socioéconomique des populations affectées.
Les interventions intègrent les mesures d’atténuation de la COVID-19 pour protéger le personnel les communautés et les partenaires impliqués dans les programmes humanitaires.
Niger
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
L’année 2020 a été marquée par une insécurité persistante et croissante dans certaines zones frontalières entre le Niger et le Nigeria, le Mali et le Burkina Faso voisins. Les activités de groupes armés non-étatiques dans les régions de Diffa, Tillabéri et Tahoua et leurs incursions récurrentes à partir de pays frontaliers ont provoqué des mouvements de population, en particulier dans les régions de Tillabéri et de Maradi. Au 30 septembre 2020, le nombre de personnes en déplacement (déplacés internes, réfugiés et retournés) était estimé à plus de 530 000, soit une augmentation de 21 % en comparaison de 2019. Dans les seules régions de Diffa, de Maradi, de Tillabéri et de Tahoua, le nombre de déplacés internes avait augmenté de 37 %. L’insécurité a causé la fermeture de 356 écoles en affectant ainsi plus de 33 500 enfants à Maradi, à Tillabéri et à Tahoua. Le nombre de violations des droits de l’homme a également augmenté. 1758 incidents de protection avaient été globalement enregistrés au 30 septembre. Le nombre de cas de violence sexiste avait augmenté de 133 % en passant de 1399 en 2019 à 3261 en 2020.
Les inondations au Niger en août et en septembre ont provoqué des dégâts étendus. Au 20 octobre, 632 000 personnes (trois fois plus que selon les prévisions du gouvernement) dans 116 communes (44 %) dans tout le pays étaient affectées par la destruction de plus de 50 000 habitations et de plus de 18 000 hectares de zones cultivées et par la perte de plus de 15 000 petits ruminants. Ces pertes affaibliront la situation des moyens de subsistance de populations déjà vulnérables.
Au 31 octobre, l’épidémie de COVID-19 avait également affecté la vie quotidienne des Nigériens dans 28 des 72 districts sanitaires. Son impact n’a pas été élevé en termes de perte de vies humaines (69 décès au 31 octobre sur 1220 personnes déclarées positives, soit un taux de létalité de 5 %). Mais ses effets se sont fait ressentir au niveau économique. Les restrictions de la mobilité introduites par le gouvernement pour limiter la propagation du virus ont également limité l’accès de la population aux articles alimentaires nécessaires.
Outre la COVID-19, le Niger a été confronté à la flambée de trois autres maladies : la rougeole, le type 2 du virus de la poliomyélite dérivé d’une souche vaccinale et le paludisme. Selon les chiffres de l'autorité sanitaire publiés en septembre 2020, la rougeole a affecté 2685 personnes, la polio en a affecté 5 et plus de 2 millions de cas de paludisme ont été enregistrés. La malnutrition et l’insécurité alimentaire, qui affectent plus de 2 millions de personnes, constituent également une préoccupation majeure.
Les escortes imposées par le gouvernement en raison de l’insécurité ont considérablement contribué à limiter l’accès humanitaire. À Tillabéri et à Tahoua, plus de six missions d’évaluation ont été annulées entre janvier et juillet pour des raisons liées à l'exigence d'escortes en privant des milliers de personnes affectées d'une assistance humanitaire indispensable. En octobre, plus de 30 000 personnes ont été privées d’accès à des services de soins de santé en raison de la fermeture de centres de santé dans les districts d’Ayorou et de Banibangou à Tillabéri à cause de l’insécurité. La réhabilitation d’installations hydrauliques n’a pas pu se faire dans la région de Tillabéri en privant ainsi plus de 12 000 personnes vivant sur 12 sites d’accès à l’eau potable.
L’année 2020 a été imprévisible. La COVID-19 a renversé la planification initiale pour 2020 en entraînant la révision du HRP 2020 en juillet. Le nombre de personnes dans le besoin a été révisé de 2,9 millions au début de l’année à 3,7 millions lors de la revue de milieu d’année et la cible a augmenté de 1,8 million à 2,2 millions durant la même période.
Malgré le faible niveau des financements reçus (44 % des fonds demandés au 2 novembre 2020), la communauté humanitaire a pu assister 1,07 million de personnes, soit 49 % des personnes ciblées. 1 073 088 personnes ont reçu une assistance alimentaire, et 73 % des personnes ciblées ont pu bénéficier d'un accès temporaire à l'eau potable.
Situation prévue en 2021 et au-delà
Cette année, l’impact des inondations, des sécheresses localisées, de la COVID-19 ainsi que des conflits armés, des activités de groupes armés non-étatiques (notamment les agressions physiques et les violations des droits de l’homme), des risques climatiques, des défis sanitaires et hydriques et de la malnutrition augmentera le nombre des personnes vulnérables vivant déjà dans des conditions précaires. Au vu de ce contexte, le nombre devant avoir besoin d’assistance humanitaire augmentera très probablement en 2021.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
Priorités de la réponse en 2021
En 2021, la réponse sera axée sur l’atténuation de l’impact des différents chocs sur les moyens de subsistance des populations affectées mais aussi sur l’assurance d’une plus forte protection des communautés affectées. C’est ainsi qu’en 2021, on estime à 2,2 millions le nombre de personnes qui seront ciblées pour recevoir une assistance humanitaire. Malgré la tendance à l’augmentation des besoins, ce chiffre, qui est presque le même qu’après la révision du HRP en juillet 2020, est le résultat d’un meilleur ciblage par les clusters (focus sur les personnes ayant un besoin aigu d’assistance) et d’une synergie améliorée avec les acteurs du développement dans le cadre du Nexus. À titre d’exemple, la cible du cluster sécurité alimentaire a été répartie entre le Plan national pour les populations vulnérables qui couvre les besoins de 31 % des personnes affectées et le HRP qui couvre les 69 % restants. Dans la mesure où le coût moyen par bénéficiaire n’a pas changé, le budget requis pour 2021 est estimé à 500 millions de dollars.
Nigeria
Analyse du contexte, de la crise et des besoins
La crise majeure dans le nord-est du Nigeria se poursuit sans relâche : le conflit en cours affectera encore gravement des millions de personnes en 2021, en les soumettant à des déplacements, à l'appauvrissement et à la menace de violence. Le conflit armé n’a pas d’issue évidente en vue. La stratégie des Forces armées nigérianes (depuis 2019) consistant en regroupement dans des « super camps » n’a pas assuré la sécurité ni la protection des personnes déplacées ne d’autres civils à proximité. Les perspectives pour les personnes déplacées d’un retour en toute sécurité dans leur région d'origine sont loin d'être certaines.
L’environnement opérationnel reste extrêmement instable, en particulier dans l’État de Borno où tous les itinéraires principaux d'approvisionnement sont devenus dangereux pour les civils et spécifiquement pour les travailleurs, les produits et les actifs humanitaires. Les « hubs » humanitaires et les bureaux des organisations ont régulièrement fait l’objet d’attaques en 2020.
Les besoins de protection sont considérables. Les femmes et les filles vivent sous la menace de violence, d’enlèvement et de viol comme, par exemple, elles s’aventure hors des tranchées entourant de nombreux camps de personnes déplacées pour aller chercher du bois de chauffe, bien qu’également à l’intérieur de ces camps. La violence sexiste augmente, tout comme les mariages forcés et les mariages d’enfants ; les femmes et les filles manquent toujours d’une protection adéquate et d’accès à des services. Le désespoir conduit les femmes à des stratégies d’adaptation négatives comme l’échange de rapports sexuels contre de la nourriture et d’autres nécessités. Toutes ces situations entraînent une plus grande mortalité maternelle, des morbidités comme les fistules, les grossesses non désirées et la déscolarisation des filles. Les déplacements et les retours sont très risques pour les enfants séparés et non-accompagnés. Les adolescents et les garçons sont exposés au risque de recrutement forcé par des groupes armés ou de suspicion d’association à des groupes armés par les autorités.
La pandémie de COVID-19 aggrave les besoins humanitaires et complique la réponse. L’économie nigériane a souffert de la chute des prix mondiaux du pétrole et des mesures de restriction visant à atténuer la pandémie, en partie des fermetures intermittentes de frontières et de la nécessité de consacrer des ressources pour réduire la propagation du virus. L’altération conséquente des moyens de subsistance va jusqu’à la perte de revenues et du pouvoir d’achat avec un effet aigu sur les personnes déjà vulnérables et affligées d’une insécurité alimentaire. Les mesures prises pour protéger le personnel humanitaire et les bénéficiaires contre la COVID-19 puisent opérationnellement sur leur temps et les ressources. Les conflits et l’insécurité ont coupé les personnes de leurs principaux moyens de subsistance - les terres agricoles. Cette situation instaure une insécurité alimentaire majeure dans le nord-est du Nigeria où les effets de la COVID-19 sur les revenus se sont exacerbés : malgré les bons rendements agricoles, l’insécurité alimentaire s’aggrave.
Des solutions sont néanmoins recherchées pour les personnes dans cette crise, de nombreuses depuis 2009. Les gouvernements des États s’engagent de plus en plus dans les retours des personnes déplacées : le gouvernement de l’État de Borno, en particulier, s’est fixé pour objectif de faire revenir de toutes les personnes déplacées pour mai 2021. Si la plupart des zones identifiées pour les retours sont très dangereuses et inaccessibles pour les organisations humanitaires, des alternatives pourraient exister qui demandent à être explorées – essentiellement des réinstallations dans des zones plus sûres avec suffisamment de terres ou une intégration locale à proximité des villes où ces personnes ont trouvé refuge. Pour les quelques zones relativement sûres pour les personnes déplacées qui choisissent de revenir, un ensemble concerté de plans de solutions durables est maintenant nécessaire pour garantir des retours en toute sécurité, volontaires et dignes. Des services essentiels, de solides perspectives de moyens de subsistance, des infrastructures de bale une administration civile chargée de faire respecter l’état de droit et une assistance humanitaire pour les premières phases difficiles des retours devront être garantis simultanément. Pour les personnes déplacées de zones non propices à des retours, les humanitaires plaideront (et les gouvernements des États ont fait preuve d’une certaine ouverture à ce développement) pour des solutions alternatives – durables mais pas nécessairement permanentes – d’intégration ou de réinstallation locales. Un exercice initial pourrait porter sur l'instauration de nouvelles méthodes de travail conjointes des gouvernements, de la société civile nationale et locale et de la communauté internationale – en particulier les acteurs du développement, de l’humanitaire et du renforcement de la paix. Et comme des solutions mettront du temps à arriver pour la plupart du 1,9 million de personnes déplacées dans le besoin, la communauté humanitaire doit continuer à améliorer les conditions dans les camps, notamment leur décongestionnement, et des communautés d’accueil.
Situation prévue en 2021 et au-delà
L’évaluation multisectorielle approfondie des besoins (MSNA) au milieu de l’année 2020 et l'analyse des données et des risques prévoient une augmentation de 13 % du nombre des personnes dans le besoin en 2021, de 7,9 millions en 2020 à 8,9 millions en 2021. La légère diminution du nombre des personnes déplacées et des retournés dans le besoin est plus que compensée par la montée des besoins des communautés d’accueil, essentiellement due à la COVID-19. Les besoins sont multisectoriels et varient en sévérité entre les trois groupes affectés de personnes déplacées, de retournés et de communautés d’accueil.
Évolution des besoins humanitaires et des besoins financiers (2016 – 2021)
Priorités de la réponse en 2021
Les objectifs intersectoriels stratégiques pour 2021 peuvent être regroupés ainsi : améliorer les conditions et les services dans les camps de personnes déplacées ; remédier à l’insécurité alimentaire aiguë, y compris des communautés d’accueil ; renforcer les moyens de subsistance pour l'autosuffisance des personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur des camps formels ; et parvenir à des solutions alternatives durables à petite échelle et réalisables en n 2021.
Dans la mesure où les besoins sont généralisés, les (et les personnes affectées qui s'y trouvent) enregistrant les pires niveaux de pauvreté sont considérées comme des personnes dans le besoin. Dans ces zones, les secteurs ciblent les personnes les plus dans le besoin en accordant une attention à leur sexospécificité jusqu'à la limite de la capacité collective de dispense de ces secteurs. La priorisation des actions les plus cruciales dans ces zones affine davantage la réponse prévue. Une meilleure quantification de la réponse humanitaire du gouvernement permettra d’axer l HRP sur les lacunes réelles.
Enfin, la perspective de solutions pour certaines personnes affectées demande des actions synchronisées pour l’humanitaire, le développement et le renforcement de la paix dans un esprit de complémentarité que ce HRP poursuivra concrètement au fur et à mesure de l'émergence d'opportunités en 2021.
Informations complémentaires
Source: OCHA
Source: Humanitarian Insight
Source: Financial Tracking Service
Notes
- Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD)
- 321 886 déplacés internes (OIM, DTM (matrice de suivi des déplacements), juin 2020) ; 114 496 réfugiés nigérians (HCR, septembre 2020 ; OIM DTM, juin2020) ; 123 489 retournés (OIM, DTM, juin 2020).
- Cadre harmonisé, octobre 2020
- En octobre 2019, le Cadre harmonisé a estimé que 324 285 personnes souffraient d’insécurité alimentaire entre juin et août 2020.
- 409 000 dans les régions du Nord-Ouest/Sud-Ouest (MSNA (Analyse multisectorielle des besoins), OCHA, août 2020); 361 000 retournés (MSNA, août 2020, OCHA) 302 000 vers d’autres régions (5301 vers l’Adamaoua (MIRA (Évaluation multisectorielle initiale rapide), août 2019, HCR), 52 931 vers Yaoundé, Centre (MIRA, août 2020, CHOI (Charte de Cameroonian Humanitarian Initiative)) ; 80 925 vers le Littoral (MSNA, août 2020, OCHA) ; 162 726 vers l’Ouest (MSNA, août 2020, OCHA)).
- ACNUR, septembre 2020.
- Commission sur les mouvements de population, données statistiques sur les mouvements de population (septembre 2018 – août 2020).
- HCR, données sur les réfugiés à la fin juillet 2020.
- Analyse de l’IPC, 18ème cycle, période actuelle (juillet – décembre 2020), août 2020.
- Données du Cluster Nutrition à la fin août 2020.
- OMS et ministère de la Santé, données épidémiologiques à la fin octobre 2020.
- OMS et ministère de la Santé, données épidémiologiques à la fin octobre 2020.
- INSO, UNDSS, OCHA, à la fin septembre 2020.
- Chiffres provisoires pouvant être modifiés après la révision du Cadre harmonisé établissant les personnes ayant besoin de sécurité alimentaire.