Les acteurs locaux sont essentiels à la fois en tant que premiers intervenants en cas de crise et en tant que fournisseurs de soutien à long terme. Depuis le Sommet humanitaire mondial de 2016, les travaux se sont poursuivis dans le cadre du Groupe de travail du Grand Bargain sur la localisation et de l'IASC pour honorer les engagements renforçant la complémentarité de la réponse internationale et d’une réponse nationale et locale en cours au niveau national.
La COVID-19 a insufflé un sentiment d'urgence renouvelé dans la nécessité de soutenir les acteurs locaux et nationaux. La localisation est considérée comme une nécessité et une opportunité pour répondre efficacement aux besoins humanitaires, en particulier là où les efforts de réponse et de relèvement post-COVID-19 sont en grande partie dirigés par des organisations locales. Cette situation offre une opportunité importante de recueillir des preuves sur les avantages comparatifs des acteurs locaux et nationaux dans la réponse locale.
L'année dernière, des progrès ont été réalisés dans de nombreux domaines:
Conseils pour soutenir l'action locale et nationale dans la réponse à la COVID-19
À un moment où la réponse efficace et opportune à la COVID-19 exigeait une réponse immédiate aux niveaux local et national et où les restrictions imposées aux voyages et aux mouvements entravaient la réponse de la communauté internationale, l'IASC a publié des Orientations provisoires sur la localisation et la réponse à la COVID-19. Ce document a été produit en reconnaissance du rôle crucial des acteurs nationaux et locaux, notamment les organisations de la société civile, les 14 millions de volontaires du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les gouvernements, le secteur privé et les communautés elles-mêmes. Ces orientations soulignent l'importance de fournir une expertise, des capacités et un soutien au personnel et aux partenaires déjà sur le terrain. Elles insistent sur la manière dont les acteurs nationaux et locaux peuvent contribuer à une réponse complète qui atteigne les personnes les plus vulnérables et aborde l'impact sexospécifique de l'urgence de la COVID-19. Elles nécessiteront une opérationnalisation plus poussée en 2021.
Somalie : des ONG locales s’efforcent de stabiliser la courbe
Leadership local et participation significative aux mécanismes de coordination
Les travaux se sont poursuivis pour accroître la participation et un leadership significatifs des acteurs locaux au sein de la coordination humanitaire. Ils ont porté sur diffusion des meilleures pratiques sur les moyens d'impliquer les acteurs locaux (par exemple, le Manuel sur la coordination et la collaboration humanitaires au Bangladesh) ; d’inclure les ONG locales et nationales dans les groupes consultatifs stratégiques des clusters mondiaux, tels que le Cluster mondial pour l'éducation ; les efforts visant à assurer la traduction cohérente des orientations des clusters et de la coordination dans les langues locales et nationales ; et un engagement à établir des repères pour mesurer les progrès dans le monde. Des efforts soutenus seront nécessaires pour élargir encore l’implication active des ONG locales et nationales dans les mécanismes de coordination internationaux et nationaux, des efforts supplémentaires étant nécessaires pour inclure les organisations de femmes et les organisations dirigées par des réfugiés et des personnes déplacées internes.
Vanuatu : un réseau local d’entreprise en action après le cyclone
Financement plus important des acteurs locaux
Les fonds communs jouent un rôle clé pour les donateurs qui cherchent à se conformer aux engagements du Grand Bargain sur la localisation et à soutenir l'engagement de canaliser 25 % du financement humanitaire mondial aussi directement que possible vers des intervenants locaux et nationaux. Il est encourageant que les ONG locales et nationales aient récemment eu un meilleur accès aux fonds communs des Nations unies (voir Fonds communs et urgences humanitaires) et qu’elles continuent d'accéder à des fonds par l’intermédiaire de fonds communs gérés par des ONG, tels que le réseau START. En l’absence de CBPF, l'investissement dans des solutions alternatives nationales doit être encouragé, y compris en autorisant que les coûts de soutien indirects soient sous-accordés à ces organisations.
Exemples de bonnes pratiques :
- Le Start Fund Bangladesh qui a démontré l'importance des acteurs locaux en tant que premiers intervenants en raison de leurs liens avec les communautés. Le fonds a contribué à réduire de moitié le temps nécessaire au décaissement des fonds pour les réponses communautaires de 20 à 10 jours à partir du moment du déclenchement d’une alerte. En 2020, le fonds a alloué 100% de son financement consacré à la réponse à la COVID-19 aux ONG locales.
- Le Fonds pour la paix et l'aide humanitaire pour les femmes a ouvert un Guichet de financement de la COVID-19 pour les organisations de la société civile locale avec une procédure accélérée d'allocation de fonds pour répondre aux aspects sexospécifiques de la pandémie, y compris la violence sexiste.
- Le Network for Empowered Aid Response a répondu aux besoins des communautés en temps réel avant, pendant et après une catastrophe grâce à un projet pilote au Népal et en Somalie qui a déboursé des fonds en utilisant des structures et des systèmes de gouvernance localisés
Bangladesh : décaissements rapides après le confinement
Les fonds communs nationaux continuent d'être un outil important de financement de l'action locale :
Le Fonds commun humanitaire du Pakistan a alloué 94 % des contributions reçues à des ONG et au Croissant-Rouge en 2020, dont 79 % à des partenaires locaux et nationaux.
Le Fonds humanitaire transfrontalier de la Syrie a alloué 73 % des fonds disponibles, soit un montant record de 120 millions de dollars, aux partenaires locaux et nationaux.
Informations complémentaires
Source: IASC
Source: Localisation Workstream